Nous voilà arrivé dans un des milieux parmi les plus beaux de la Méditerranée. Dans les pages qui suivent, nous allons nous promener à l'intérieur de cette communauté coralligène, toute en couleurs, composée essentiellement de gorgones et de coraux mous.
Après cette vue générale d'un tombant, allons un peu plus loin afin de pouvoir rencontrer toutes sortes d'animaux comme les anthias, les saint pierres et autres rascasses, mendoles, murènes, congres, langoustes ...
Entre 30 et 50 mètres de profondeur, les rayons du soleil ont perdu leurs couleurs les plus chaudes ... tout baigne dans une dominante bleue. Pourtant ici, au milieu des grandes gorgones, tout n'est que couleurs. Et sous la lumière d'une bonne lampe de plongée les anthias réussissent à créer un extraordinaire effet d'aquarium tropical..
Non, non, non et non! Ce n'est pas un arbuste en fleurs! Ce n'est qu'une simple gorgone.
En Méditerranée, il en existe plusieurs sortes : la gorgone blanche, la gorgone jaune, la gorgone orange, la gorgone rouge et la très rare gorgone verruqueuse.
Cette photo, prise sur le tombant du GRAND HÔTEL, est un détail de la "Paramuricea clavata" dite gorgone rouge, encore nommée gorgone bleue par les plongeurs, et qui, peut présenter de très belles nuances jaunes.
Sous l'eau les couleurs disparaissent au fur et à mesure que l'on descend en profondeur. Dès les premiers mètres, le rouge s'efface. A 30 mètres le bleu domine. Pour voir en couleur, un plongeur doit utiliser une lampe. Sans lumière artificielle, la gorgone rouge a l'air d'être bleue. D'où son surnom de gorgone bleue
Vers 40 mètres de profondeur, baignant dans une lumière diffuse, se trouve un des milieux les plus riches de la Méditerranée. C'est là que l'on rencontre la grande gorgone rouge. Elle sert de support idéal pour recevoir les oeufs des roussettes. Il est d'ailleurs plus facile de voir leurs oeufs que de rencontrer ces dernières.
Tapis derrière des gorgones un Saint Pierre s'apprête à fondre sur sa proie. Il se nourrit de petits poissons, de seiches et de crustacés qu'il chasse à l'affût
A faible profondeur parmi les roches on peut rencontrer les jeunes qui possèdent une magnifique couleur d'un bleu fluorescent.
Il doit son nom à un pécheur du lac de Tibériade nommé Simon. Ce dernier est plus connu sous le nom de Pierre, premier évêque de la chrétienté. La légende veut que Simon le pécheur aurait laissé sur chaque flanc l'empreinte de ses pouces ( la tache sombre entourée d'une auréole).
Plusieurs variantes courent au sujet de l'origine du nom:
- Tout d'abord, Simon se serait montré ingrat envers Jésus. Et ce poisson serait devenu pour des siècles et des siècles, le témoin de cette ingratitude.
- La seconde légende dit que Simon après l'avoir pris dans ses filets fut horrifié à sa vue. Il se serait empressé de le rejeter à l'eau après l'avoir pris entre ses doigts. L'empreinte du pouce se serait alors perpétuée de génération en génération. Il est vrai que le Saint Pierre avec ses longues épines dorsales, ses yeux globuleux et une bouche énorme n'est pas très beau. Un vrai Quasimodo des mers !
- La troisième variante vient directement de l'évangile selon Saint Mathieu. En effet afin de payer un tribu (droit de passage) Jésus dit à Simon: Va à la mer, jette l'hameçon et tire le premier poisson qui viendra; ouvres lui la bouche, et tu trouveras un statère (monnaie)'. On dit que cette pièce , qui correspondait au droit de passage de deux personnes, ne fut jamais donnée au trésor romain mais gardée précieusement. Mais le poisson a t-il été rejeté à l'eau ou la prise fut-elle si belle qu'elle a servi de festin pour tout le monde? Il est vrai qu'un Saint Pierre peut dépasser les 20 kgs!
- Et là, j'en arrive à la dernière variante qui prêtant que Simon-Pierre aurait désigné ce poisson comme étant excellent. L'ayant touché de son index, le poisson en conserva la marque.
Voici la photo d'un oursin lance rouge.
Cet oursin est encore appelé oursin bâton ou oursin crayon. Ce dernier nom lui vient d'une légère ressemblance avec ceux que l'on rencontre dans les mers chaudes.
C'est un oursin très apprécié des plongeurs (Sûrement dû au fait qu'on le rencontre rarement). En fait, il vit principalement sur les fonds de vase... et ce sont des fonds peu attirants que l'on ne visite guère.
RASCASSE ROUGE à l'affût sur les branches d'une gorgone.
Une Langouste explorant le monde du bout de ses antennes.
Avec sa carapace orange, ocre et beige qui la protège des prédateurs (un peu comme l'armure des héros de la guerre de Troie), la langouste pourrait porter le surnom de chevalier de la mer.
Les langoustes passent l'hiver dans les eaux profondes et remontent au printemps. Ce sont des animaux nocturnes. Le jour, elles restent au sein de grottes ou de failles, ne laissant dépasser que leurs longues antennes.
Lorsqu'on rencontre au grès d'une plongée un grand Bernard-l'hermite (ou Bernard-l'ermite) accompagné de son éternelle anémone de mer, on reste tout d'abord bouche bée devant le spectacle que nous offre cette association
Mais, qui des deux a été le premier à choisir la coquille ? Qui des deux a décidé de vivre avec l'autre ? Quels sont les avantages que ces animaux tirent de leur cohabitation ?
il peut y avoir plusieurs anémones sur une même coquille. Les Bernard-l'hermite non seulement gardent jalousement celles qu'ils ont sur le dos mais ils en cherchent d'autres.
Avec une tête volumineuse armée d'épines , avec une mâchoire inférieure recouverte de lambeaux de peau et une couleur parfois franchement rouge, voici un poisson qui aurait très bien pu servir de modèle aux dragons japonais: Le chapon.
Enfant, j'en avais peur. Il est vrai que, quand je chassais avec ma fouëne, ou cherchais des coquillages en apnée, j'en rencontrais fréquemment. De nos jours on ne les voit guère au voisinage de la surface.
Adolescent, elles m'impressionnaient. Alors que je faisais mes premières explorations, je voyais de gros spécimens sortir sans hésiter de leurs trous et tourner autour de moi. C'est maintenant dans les eaux très profondes que l'on peut assister à ce genre de spectacle.
Victime d'une chasse et d'une pèche effrénée, la murène a bien faillit disparaître de nos côtes.
De nos jours, avec ses magnifiques motifs dorés sur sa peau, la murène est devenu un des poissons favoris des plongeurs de Méditerranée.
Le congre est un poisson très apprécié des plongeurs car il apprend facilement à être nourri. Mais, sa reproduction reste un mystère....
On sait qu’il fraie dans des endroits bien précis à des profondeurs bien supérieures à 2000m. Une de ces frayères est située entre le détroit de Gibraltar et les Açores.
Voici un grand oursin qui peut atteindre 13cm. Il possède une livrée violette mais parfois il peut être entièrement blanc. Il se caractérise principalement par la couleur blanche de la pointe de ses piquants. Ces derniers sont plutôt épais et courts et peu aiguisés. Ils sont implantés de façon dense. Le risque d'une piqûre est quasiment inexistant.
Entre ses piquants, il y a des petites pinces portant des glandes à venin. Ce sont des piquants modifiés. Elles servent à repousser d'éventuels agresseurs. Le poison injecté par ces pinces est assez violent. Les expériences en laboratoire ont montré que le poison d'une quarantaine de ces glandes peut provoquer la mort d'un rat. Heureusement pour nous, ces pinces ne peuvent pas transpercer le derme humain.
Il existe différentes étoiles de mer assez commune en Méditerranée comme l'astérie rouge (ci-dessus), l’étoile de mer lisse, les astéries peignes, l’astérie des glaces ou l’astérie épineuse.
Parmis les joyaux que nous offre la mer Méditerranée en voici un (au vrai sens du terme) que vous connaissez tous, du moins lorsqu'il est transformé en bijoux.
Moi, je préfère le corail rouge vivant, en particulier lorsqu'il déploie ses polypes blancs et nous offre un spectacle "qui vaut son pesant d'or".
Mais, il est dommage qu'à cause de sa valeur marchande il ait été ravagé par les pécheurs et les plongeurs.
Dès le premier mètre de profondeur, en contrebas des surplombs rocheux, quand ceux ci n’ont pas été pulvérisés par les bienfaits de la civilisation, on peut trouver des animaux formant de petites colonies buissonnantes de couleur orange.
Ce sont des bryozoaires
Cette photo montre le début de la colonisation d'une gorgone jaune par un alcyon. Cette espèce se rencontre surtout sur les gorgonnes qu'elle finit par envahir complètement.
Dans une zone protégée des courants, une sabelle déploie ses panaches afin de se nourrir.
A ces profondeurs tout va trop vite. On ne peut rester autant qu'on ne le souhaiterait. Nos montres sont là pour nous le rappeler. Il est grand temps pour nous de quitter la magie envoûtante de ce milieu et remonter faire ces damnés paliers de décompression.
Ici donc s'achève notre promenade au milieu des champs de gorgones.
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